Voici mon intervention lors de la séance du Conseil général des Hauts-de-Seine du 22 octobre 2010, durant laquelle j'ai de nouveau dénoncé la non suite des Assises de la jeunesse lancées par Jean Sarkozy en 2008 :
"Monsieur le Président, Cher-es collègues,
Je tiens tout d’abord à revenir sur les réactions qu’il y a eu ce matin au sein du Conseil général quand on parle de la lutte des jeunes. Je trouve ça inadmissible. Nous sommes face à un mouvement responsable des jeunes, dont la plupart ne font pas preuve de violences. (NDLR : Isabelle Balkany avait traité les jeunes de « voyous ».)
Il faudrait peut être les prendre plus en considération, et je voudrais par ailleurs rappeler que nous sommes à presque deux ans et demi du lancement des Assises de la jeunesse, et qu’il n’y a eu toujours aucune proposition nouvelle sur la jeunesse de votre part.
Je m’adresse à Jean Sarkozy, qui a lancé de projet, et je vous rappelle vos propos en 2009, après les ateliers des Assises : « Le plus difficile pour nous c’est maintenant. Il faudra intégrer tout ce qu’on a entendu, le prendre en compte, et puis développer un projet politique avec des actions concrètes d’orientations, de formation, pour permettre à chacun d’accéder à l’autonomie. » (NDLR : vous pouvez retrouver ces propos sur une vidéo du blog des Assises de la jeunesse)
Est-ce que ça a donc été trop difficile, ou bien est-ce un choix politique ? Je vous rappelle tout de même que ces Assises ont coûté 140.000 Euros.
Ces Assises de la jeunesse c'est donc un peu Tintin au pays des soviets version Conseil général des Hauts-de-Seine : ça a fait beaucoup de bruits, ça a fait semblant de travailler, ça a dépensé beaucoup d’argent, beaucoup de publicité et résultat : rien trois fois rien.
Il y aurait de quoi rire si ce n'était si grave. Car je vous rappelle que pendant ce coûteux bavardage la situation des jeunes, elle, s'est empirée.
En effet, le chômage des jeunes a augmenté de 30% dans le département entre 2008 et 2009, et le chômage des jeunes au niveau national est de 23%.
Face à un gouvernement qui ne fait rien contre cette situation, le Conseil général aurait pu agir, il n’en est rien. Il y a pourtant de quoi faire.
Je vous rappelle en effet les propositions de notre groupe, que nous avons présentées à maintes reprises :
- Emploi : Renforcer les services publics d’aide à l’emploi et à l’insertion professionnelle ; Recentrer les aides financières aux partenaires publics ;
- Transports : Financer à 50% la carte Imagin’R pour tous les collégiens, lycéens et étudiants du département ; Créer un dispositif pour le financement du permis de conduire ;
- Education : Mettre en place pour la rentrée 2009 une bourse d’étude aux collégiens et rétablir celles des lycéens et étudiants ;
- Logement : Lutter contre la pénurie et la flambée des prix de l’immobilier, contre l’insalubrité ; Que le département travaille en partenariat avec chaque commune à l’application de la loi SRU. Les 20% de logements sociaux par commune sont un critère à prendre en compte pour l’attribution de subventions départementales ; Développer l’offre spécifique pour les jeunes et constituer un réseau partenarial dédié au logement et à l’hébergement des jeunes ; Construire 30% de T2 dans les programmes neufs pour maintenir l’offre existante de petits logements ; Garantir la création de 3000 nouveaux logements étudiants et la réhabilitation de la RUA en affirmant le partenariat avec le CROUS.
- Un service consacré à la Jeunesse est indispensable pour la mise en place de ces actions. Cela permettrait de donner plus de visibilité et de force aux différentes politiques jeunesses (interlocuteurs, dispositifs spécifiques,…)
Je tiens également à rappeler à M. Dechenoix, que cet été, dans un entretien au Parisien, vous avez déclaré que les services du département travaillaient à des propositions concrètes, et vous l’avez même répété ici même, dans cette Assemblée.
Je regrette donc une fois de plus, que rien de nouveau n’ai été fait depuis ces Assises de la jeunesse.
Merci"
Suite à cette intervention, M. Dechenoix m’a répondu que le Conseil général aidait déjà beaucoup les jeunes dans le département avec les dispositifs existants. Je lui ai donc de nouveau demandé s’ils avaient organisé les Assises de la jeunesse simplement pour en conclure que ce qui existait déjà était suffisant...