Lundi, un article du journal Liberation nous apprenait que dans plusieurs départements de France, des directives étaient données pour demander aux centres d’hébergement d’urgence de ne pas accueillir des sans-papiers déboutés du droit d’asile, priorité étant donnée aux personnes dont la « situation administrative » est régulière.
Je suis scandalisé. Alors que l’hiver commence, et que le froid met en danger la vie de milliers de sans-abris, des familles entières sont sans logement et réduites à demander des places dans des centres d’urgences. Au nom de quoi un sans-papier n’aurait pas le droit à un hébergement d’urgence ? La misère, elle, ne demande pas de papiers, le froid non plus.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait déclaré que ce n’était pas aux associations de sans-abris de vérifier les papiers des personnes qui demandaient un hébergement, et que les sans-papiers devaient être traités comme n’importe quel demandeur d’hébergement face à l’urgence de leur situation.
C’était le temps des promesses. C'est bien fini. Aujourd'hui c'est le temps des dérives sécuritaires et du refus de l'assistance.
Cette situation me scandalise, elle est intolérable.
Je veux dire tout mon soutien aux associations d'aide aux sans abris qui sont confrontés à des directives illégales et immorales.
Il faut ouvrir plus de places dans les hébergements d’urgence, et s’attaquer au problème de fond : la construction de logements sociaux, et la régularisation des sans-papiers.
C’est une question de morale, de valeur, mais c’est surtout une question de droit.