Dimanche soir a eu lieu la cérémonie de remise des prix du 65ème festival de Cannes.
La palme d’or a été attribuée au film de Michel Hanneke, Amour, avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva. Félicitation au réalisateur, qui reçoit ainsi sa deuxième palme d’or, après le magnifique Ruban blanc de 2009.
Ce 65ème festival de Cannes aura été teinté de gravité. La plupart des films traitant de la crise, de la fin du système, de la mort, et de l’amour aussi. A noter également, la veine comique de Ken Loach.
Il aura également été fidèle à lui même en voyant se succéder félicitations et contestations pendant 10 jours. Le palmarès ne fait pas exception.
Certains auraient préférés voir primer le film de Jacques Audiart, de Rouille et D’os, ou Holy Motors de Leos Carax. D’autres auront préférés la sélection parallèle officielle « un certain regard ».
Peu importe. Car au fond ce qui fait l’intérêt d’un festival comme Cannes, c’est qu’en plus du palmarès, il provoque un foisonnement intellectuel et culturel dans le monde du cinéma et pour le cinéma.
Que l’on soit d’accord ou non avec les films primés, on en retient 10 jours où la création cinématographique aura été mise à l’honneur. A Cannes, on critique, on explique, on expose, on défend un scénario, une mise en scène. Parfois on nuance, on démonte, on détruit un film.
C’est le rôle de l’art de permettre le dialogue et la confrontation. Le cinéma mis à l’honneur à Cannes joue donc son rôle lorsqu’il nous surprend, nous fait découvrir des émotions ou des merveilles. Et même, parfois, et oui cela arrive aussi, quand il déplait. Il fait toujours vivre nos sentiments et notre réflexion.
C’est ainsi que vit la culture.
Après Cannes et ce bel hommage, le plus beau que nous pouvons rendre au cinéma est d’aller dans les salles obscures pour découvrir ce palmarès. Et continuer les débats, jusqu’au prochain festival.
Ce qui ne devrait pas nous empêcher non plus d’aller voter le 10 juin pour défendre la culture et la création en réélisant notre députée-maire qui a été sur ce sujet, et celui de l’éducation, particulièrement « hyperactive », pour reprendre le qualificatif d’un quotidien parisien bien connu.