Ainsi donc le conseil constitutionnel a tranché. Il donne le feu vert à une ratification du nouveau traité européen sans révision de la constitution.
C’est à y perdre son latin car non seulement "cette règle d’or" impose aux Etats de ne pas dépasser 0.5% de déficit (le traité de Maastricht imposait 3% et on voit où cela nous a conduit !) mais il permet à l’Europe de mettre des sanctions à tout Etat qui y déroge, et plus, il permet surtout à l’Europe d’obliger un Etat membre à mettre en œuvre des politiques y compris contre l’avis des gouvernements nationaux.
En bref, par ces temps, la traduction est on ne peut plus claire. L’Europe pourra donc imposer des politiques d’austérité à tous les pays sans que ni les populations, ni les gouvernements, n’aient leur mot à dire.
Une telle abdication de pourvoir de décision est le contraire de nos institutions, il est aux antipodes des valeurs de notre République.
Inutile de dire qu’accepter un tel diktat, c’est non seulement abdiquer son indépendance mais c’est renoncer de facto à tout changement. Pour un Président et une majorité socialiste qui ont annoncé que "le changement, c’est maintenant", c’est le renoncement avant tout commencement.
En effet, si un tel traité était ratifié, il ne resterait aux gouvernements nationaux que les discours, les décisions seraient, elles, dans les mains de l’Europe qui ne se nourrit que d’austérité. Dans cette lutte constante contre la démocratie que les forces possédantes ne cessent de mener pour faire taire le peuple et rendre obligatoire l’austérité, cette « règle d’or » qui mérite si bien son nom car elle est avant tout une règle pour les riches, est un accélérateur.
Mais il y a toujours un "mais", et heureusement, pour le peuple français qui dans son histoire a su démettre nombre de diktat. La partie n’est pas jouée encore.
Plus que jamais s’impose la seule décision légitime et respectueuse de notre peuple et de notre pays : le référendum.
C’est le simple bon sens, la règle première de la démocratie.
Mais comme toujours, hélas, ce qui est évident ne s’impose pas de soi. Il va falloir que le peuple lui-même dise haut et fort NON à ce déni de démocratie, à cette austérité constante et sans aucune légitimité.
Cela dépend de tous, quelque soit par ailleurs les opinions et les avis sur les chemins politiques à prendre. L’affaire est trop grave pour qu’ensemble nous ne sachions nous rassembler sur nos valeurs, celles qui ont fondées notre République et données force à notre pays.