150 000 jeunes qui sortent chaque année sans diplôme du système
scolaire, une crise du logement sans précédent depuis les années 1950,
des inégalités qui se creusent de façon dramatique, des enjeux
environnementaux colossaux, le défi démographique, l’innovation et la
croissance à la traîne… Dans un tel contexte, chercher à accroître
l’efficacité de l’action publique, c'est mieux mettre en œuvre les
valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.
Cela
exige que la satisfaction des besoins essentiels soit reconnue comme un
droit fondamental. Cela implique le choix d’une société solidaire, la
maîtrise des biens communs et l’activité efficace de Services publics
indispensables au développement économique, social et culturel. Face à
la montée des inégalités, ils sont garants de l'exercice effectif des
droits.
L’intérêt général a besoin de personnels dont la
qualification soit reconnue, présents sur tout le territoire et non de
salariés interchangeables et corvéables à merci ; de solidarité et non
de concurrence ; de stabilité et non de précarité ; de sens des
responsabilités et non de docilité ; d’indépendance et non de
soumission aux intérêts particuliers. Toutes choses que le statut des
fonctionnaires, mis en œuvre depuis la Libération, a contribué à
réaliser.
Mais ce n’est pas du tout ce à quoi nous assistons
actuellement : de fusion en restructuration, d’externalisation en
privatisation et de flexibilité en précarité, une vaste opération de
destruction des fondements du Service public et de la Fonction publique
s’accélère sous nos yeux. La « Révision générale des politiques
publiques » (RGPP) est le plus récent développement de cette campagne
dirigée par le gouvernement, encouragée par le patronat et menée par
des cabinets privés. Elle s’attaque frontalement à l’ensemble de la
Fonction publique d’État, Territoriale et Hospitalière. Comme déjà dans
d’autres secteurs (Poste, EDF, télécommunications, transports…), cela
signifie la détérioration organisée des services rendus au public,
ouvrant la voie à la privatisation des activités les plus profitables,
à la disparition de nombreuses autres.
Contrairement à ce qu’il
prétend, le Président de la République n’a reçu aucun mandat pour
remettre en cause ces acquis essentiels. Avec son gouvernement, il
considère l’action publique comme une dépense, jamais comme une source
de richesse. Creusant les déficits par sa politique fiscale, il veut
réduire au maximum les dépenses d’intérêt général dans les secteurs de
la famille, du logement, de la santé, de la solidarité, de l’emploi
formation. Il refuse de répondre par des créations d’emploi à la
situation critique de l’hôpital public. Il programme de nouvelles
coupes claires dans les effectifs de fonctionnaires de l’Etat (160 000
suppressions en quatre ans). Il décharge l’État de nombreuses missions
en les renvoyant vers les collectivités territoriales sans pour autant
leur donner les moyens de développer de vrais services publics locaux
et démocratiques, programmant le corsetage de l’emploi public
territorial.
Comme l’a clairement résumé le Premier ministre le
10 octobre 2007 « La réforme de l’État supposera que chacun d’entre
nous accepte qu’il y ait moins de services, moins de personnel, moins
d’État sur son territoire. »
Nous ne l’acceptons pas !
Aux
cotés des usagers, agents, élus, qui se battent quotidiennement pour le
maintien et l’amélioration de services publics de proximité :
Nous
sommes partisans d’une modernisation de la Fonction publique en réponse
à l’évolution marchande, inégalitaire et destructrice de la société.
Nous voulons une véritable démocratisation de la décision, du contrôle et de l’évaluation associant citoyens et agents.
Nous voulons une réforme fiscale assurant un financement équitable et pérenne des missions de service public.
Nous
réaffirmons que le statut des fonctionnaires est là pour garantir à
tous les usagers la défense d’un intérêt général qui ne se réduit pas à
la somme des intérêts particuliers.
Nous lançons un appel à une
vaste mobilisation citoyenne pour mettre un terme à cette politique
destructrice. Organisons un débat démocratique, sans a priori, sur les
besoins en services publics, sur les rôles respectifs de l’Etat et des
collectivités locales et la place des agents publics.
Contre la
RGPP, rassemblons-nous autour des valeurs de solidarité, de justice et
d’efficacité économique et sociale de tous les services publics.
Signez la pétition !