Sans débat public préalable, le gouvernement, par un
décret publié au Journal officiel du 1er juillet 2008, a
considérablement accru les capacités de fichage de nos concitoyens. Ce
fichage sera assuré, à l’avenir, par la Direction centrale de la
sécurité publique (fusion des Renseignements Généraux et de la DST).
A cette fin, un nouveau fichier policier sera mis en
place sous le nom d’EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation
de l’information générale). Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé
ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un
rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées.
En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de
renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais
également groupe) simplement considérés, par la police, comme
susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de
porter atteinte à « l’ordre public ».
Il permettra de compiler toutes les notes de
renseignements telles que : état civil, photographie mais aussi
fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie
sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses,
appartenances syndicales et associatives …
La police sera autorisée à consulter ce fichier en cas d’enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois.
Les mineurs ne seront pas épargnés puisque fait sans
précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur
fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune
infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité
présumée.
Cette initiative gouvernementale, porteuse à l’évidence
de nombreuses dérives, s’inscrit résolument dans le cadre de la mise en
place d’une politique sécuritaire ouvertement revendiquée.
Le gouvernement est passé outre aux réserves émises par
la Commission nationale Informatique et Libertés concernant ce fichier
qui, dès sa parution, a suscité les plus vives réprobations de
multiples organisations associatives, syndicales et politiques.
C’est pourquoi les organisations et les personnes signataires de cet appel :
exigent
le retrait du décret autorisant la mise en place du fichier EDVIGE qui
institue un niveau de surveillance des citoyens totalement
disproportionné et incompatible avec une conception digne de ce nom de
l’état de droit,
sollicitent
le soutien et la signature de tous nos concitoyens et de toutes les
organisations attachées aux libertés publiques, au respect de la vie
privée et des droits de l’enfant,
s’engagent
à se constituer, dès le mois de septembre 2008, sous forme de Collectif
afin de prendre toute initiative utile visant à obtenir des pouvoirs
publics qu’ils renoncent à la mise en place du fichier EDVIGE.
Les collectifs, associations, syndicat et partis peuvent apporter leur soutien et leur signature en écrivant à [email protected]
Pour signer la pétition, cliquez ici