Qui a peur du débat ?
Dans
une période où la crise fait des dégâts considérables, on pourrait s’attendre à
ce que tout soit fait pour éclairer les choix des citoyens pour les élections
européennes. Personne en effet n’ignore aujourd’hui l’importance des votes et
décisions prises à Bruxelles. Rappelons que 70% des lois votées à l’Assemblée
nationale proviennent de décisions prises par l’Union européenne.
Mais force est de constater que les rivalités entre hommes, que les «affaires
de cuisines » des partis politiques prennent le devant de la scène.
Pas ou peu de débats contradictoires. A tel point que ce sont les militants de
la liste Front de gauche qui ont pris l’initiative d’un débat contradictoire
entre P.Le Hyaric (tête de liste front de gauche en Ile de France) et F.
Barnier (tête de liste UMP).
Si
donc, les comptes rendus de petites phrases sont légions, peu de vraies
informations sur les enjeux européens.
Ainsi par exemple, qui sait que le 28 Avril (c'est-à-dire il y a quelques jours)
le Conseil européen (qui rassemble les chefs d’Etat et donc M.Sarkozy) ont
publié des recommandations aux Etats membres.
Il s’agit du document 8250/09 de l’UE.
On
peut y lire les propositions « fortes » que les gouvernements
proposent pour l’après 7 juin. Leur lecture est effarante.
Il
constate et prévoit tout d’abord que les difficultés ne vont faire qu’empirer…
Une manière de reconnaître l’inefficacité des mesures prises ?
Que
nenni….
Ils
n’hésitent pas, au contraire, à tout simplement proposer de poursuivre et
d’amplifier les politiques qui nous ont menées à la crise. Tout y passe, les
libéralisations à accélérer, les attaques contre les droits sociaux avec la
mise en œuvre de la directive Bolkestein et un appel (au nom de la concurrence)
à harmoniser les salaires sur ceux les plus bas de l’Union… Chacun peut se
rapporter au document pour vérifier s’il y a un soupçon d’exagération dans
cette présentation… Notamment aux pages 88 qui s’adressent aux pays de l’euro
et les pages 32 qui s’adresse à la France…
On
comprend mieux pourquoi certains, ceux dont les formations européennes ont au
fil des ans et des votes soutenus de telles politiques, sont si peu pressés.
On
comprend aussi pourquoi, ceux qui veulent un vrai changement de politique en
Europe et en France, comme les militants de la liste Front de gauche, ne vont
pas eux ménager leurs efforts pour passer les informations, multiplier les
débats d’ici le 7 juin.
Trois semaines pour ceux qui veulent dire leur colère, leurs espoirs en d’autres politiques pour unir et mobiliser ceux qui autour d’eux ont les mêmes colères les mêmes espoirs.