Avec la crise économique et financière et la décision du gouvernement de soutenir les banques et les marchés financiers, en injectant des sommes considérables sans contrepartie pour la croissance et l’emploi, le déficit public national, déjà élevé, explose littéralement pour atteindre aujourd’hui le double de celui de l’année dernière, 158 milliards d’euros ! 8% du PIB !
Les collectivités et notamment les départements apparaissent par comparaison particulièrement vertueuses : sans déficit de leur part, elles ne recourent à l’emprunt que pour investir, jouant ainsi un rôle essentiel de soutien à la croissance et à l’emploi grâce à des politiques ancrées au plus près des territoires.
Or, le gouvernement, soucieux de répondre au dogme libéral du traité de Lisbonne pourtant rejeté par notre peuple le 29 mai 2005, veut faire payer par les collectivités territoriales ses propres inconséquences sur la gestion publique de l’Etat, en réduisant leurs dotations et en les piégeant dans un dilemme inacceptable pour les populations : baisser les dépenses utiles ou augmenter les impôts locaux.
C’est le but de la « Conférence des déficits publics" convoquée ce jour par le gouvernement, et réunissant l’Etat, les collectivités locales et les organismes de sécurité sociale.
Ne nous y trompons pas ! « Associer » les collectivités territoriales, et notamment les départements, vise en réalité à faire admettre leur part de responsabilité dans la faillite de l’Etat.
C’est pourquoi, les Conseillers généraux communistes et citoyens appellent comme l’Association des Départements de France au boycott de cette conférence.
L’Etat doit balayer devant sa porte, non en réduisant les dépenses publiques mais en abolissant le bouclier fiscal et en taxant les actifs financiers qui s’élèvent au chiffre astronomique dévoilé par l’INSEE de 5 000 milliards d’euros.
Plutôt que d’organiser l’asphyxie financière et la mise sous tutelle des collectivités, il convient au contraire de les soutenir pour une meilleure satisfaction des besoins des populations et une plus grande solidarité entre les territoires. A ce titre, les services publics locaux, auxquels s’attaque le gouvernement via son projet de réforme territoriale et la mise en œuvre des directives européennes de libéralisation émanant des critères de Maastricht, constituent des boucliers sociaux particulièrement efficaces au moment où la crise bat son plein.