Décidément, la littérature et les grands écrivains ne se démodent pas... aujourd'hui alors que le débat fait rage sur la politique dangereuse et sécuritaire de notre gouvernement, on peut utilement relire ses classiques...
Je ne peux que vous pousser à vous replonger dans Flaubert :
Correspondance de Gustave Flaubert -
lettre à George Sand, 12 juin 1867 -
éd. de la Pléiade - tome 5, pp. 653-654.
« Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »
Comme quoi notre gouvernement devrait lire plus de classiques avant de se lancer en politique... On éviterait ainsi à notre pays, hier gloire reconnue des lumières et des libertés, à être vilipendé par les démocrates du monde...