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Aujourd’hui jeudi, le syndicat de la magistrature appelle à la grève les magistrats de France, pour protester contre les propos tenus par Nicolas Sarkozy et François Fillon dans l’affaire du meurtre de la jeune Laetitia à Pornic.
La grogne gagne tous les niveaux de la magistrature, et se fait grandissante. Je soutiens les magistrats dans leur lutte pour une justice indépendante, efficace et respectée.
Encore une fois, et dérogeant au respect de sa fonction M le président Nicolas Sarkozy, utilise un acte horrible, le meurtre d’une jeune fille, pour s’en prendre à une justice qu’il préférerait plus docile, alors même que les manquements, quand manquement il y a, sont dus à la politique même de son gouvernement.
En effet, 100.000 peines par ans ne sont pas exécutées en France, des peines que ni la police, ni les greffiers, ni les juges d’applications des peines, ni les travailleurs sociaux n’ont les moyens d’appliquer.
Nicolas Sarkozy est un habitué des effets d’annonces. Jamais suivis d'effets positifs... c'est le règne de la politique bling bling qui ne règle aucun problème mais qui veut plaire électoralement.
Car ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il n’y a pas assez de place de détention en France, pas assez de psychiatres et de soins dans les prisons, pas assez de place en hôpital psychiatrique pour aider ceux qui ont besoin de soins, pas assez de personnel dans le monde pénitentiaire, pas assez de magistrats, pas assez d'éducateurs. Ce sont les prisons françaises qui sont montrées du doigt en Europe. Et que dire de la prévention et du travail des professionnels qui est réduit à néant... Or, c’est bien son gouvernement qui vote le budget de la justice.
Un budget qui fait honte à la France. Notre pays ne consacre que 0,19% de son PIB à la justice, ce qui nous place au 37ème rang européen en la matière. Nos voisins investissent environ le double. Ce constat est prolongé si l'on prend en compte le nombre de magistrats par habitants : 10 pour 100.000 environ en France, le double en moyenne en Europe. Pour le même nombre d'habitants, la France a trois procureurs contre 8 à 10 chez nos voisins.
Le mépris du Président de la République, garant de l’Etat de droit et de la Constitution, pour les représentants de la justice de ce pays est inacceptable. Ce discours veut cacher les méfaits de sa politique y compris dans un domaine où il n'hésite jamais à hausser le ton tout en réduisant de manière systématique les moyens...
Mais les coups de gueule comme on dit n'ont jamais fait une politique... et c'est cette politique qu'il est grand temps de changer...