Aujourd’hui, j’inaugure une nouvelle rubrique sur mon blog.
Je donnerai régulièrement la parole à une association de Bagneux, afin de présenter et saluer ses activités.
Ce mois-ci, Mme Jeannine JEANNOT, Présidente de l’amicale de Châteaubriant, Voves, Rouillé – Comité de Bagneux, a bien voulu répondre à mes questions, à l’occasion du 70ème anniversaire de la mort des fusillés de Châteaubriant.
Rappel historique :
Le 23 octobre 1941, la presse nazie publiait la liste de 48 otages fusillés la veille : 27 au camp de Châteaubriant avec la mention « Communiste », dont faisait parti Guy Moquet ; 16 à Nantes et 5 au Mont Valérien.
C’est parce que les fusillades du 22 octobre 1941 furent la première illustration éclatante de la sauvagerie nazie et de la complicité du gouvernement de Vichy que son impact fut si fort et que l’Amicale de Châteaubriant fut fondée, afin de ne pas oublier les horreurs du passé.
L’association :
L’Amicale de Châteaubriant de Bagneux, créée en 1990 et comptant aujourd’hui environ 100 adhérents, a plusieurs buts : élargir la participation des balnéolais au travail de mémoire ; empêcher l’effacement de la mémoire de la seconde guerre mondiale ; prolonger le message de Guy Moquet qui a écrit « Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! » ; prolonger l’œuvre entreprise par les familles et les amis des fusillés depuis 70 ans pour que l’oubli ne puisse jamais s’installer.
Au-delà de la mémoire des fusillés de Châteaubriant, l’Amicale assiste à toutes les célébrations nationales commémorant la mémoire de tous les fusillés, déportés et mort de la seconde guerre mondiale. A Bagneux, elle participe également aux commémorations en souvenir de l’esclavage, du génocide arménien, et de la guerre d’Algérie, et intervient dans les écoles.
Les membres de l’Amicale tentent de faire comprendre à la jeunesse que les erreurs du passé peuvent se reproduire, et que le rejet de l’autre ne mène à rien de bon pour la société.
Leur rôle est de lutter contre les discriminations, les exclusions pour mieux vivre ensemble. Ce message est toujours d’actualité, et pour Jeannine Jeannot, le lien est fort entre la résistance de ces fusillés, parmi lesquels plusieurs jeunes de moins de 20 ans ont perdu la vie, et la jeunesse d’aujourd’hui qui lutte contre les injustices. Un mot d’ordre : « ne laissons pas détruire les idéaux et les avancées acquises par le conseil national de la résistance ».
Pour le 70ème anniversaire des fusillés de Châteaubriant, l’Amicale souhaite faire un travail particulier envers les jeunes. Le message qu’ils font passer est le suivant : la vigilance reste de mise, et rien ne tombe du ciel.
C’est à la jeunesse d’aujourd’hui de se battre pour ses droits.
Passeurs de mémoire, les membres de l’Amicale de Châteaubriant de Bagneux sont un lien entre notre passé et l’avenir qu’il nous reste à construire. Parce qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, je les remercie de leur travail pour que l’histoire nationale ne tombe pas dans l’oubli.