Voici la question que j'ai posé au Préfet concernant la PJJ lors de la séance publique du conseil général du 24 juin.
"Monsieur le Préfet,
Je vous remercie de votre présence ici aujourd’hui, pour cette rencontre annuelle. Vous le savez, la prévention de la délinquance est un champ dans lequel le conseil général et les services de l’Etat œuvrent ensemble afin d’aider les jeunes en difficultés à s’intégrer au sein de la société.
L’Etat a en charge la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), et c’est sur cette dernière que je souhaite vous interroger.
En effet, la PJJ des Hauts-de-Seine se trouve dans une situation difficile, qui résulte des diverses restructurations qui ont eu lieu, et que nous dénonçons vivement.
La protection judiciaire de la jeunesse des Hauts-de-Seine a subi, en trois ans, trois restructurations qui n’ont pas été sans effets sur ses activités et sur le personnel qu’elle emploie.
Deux services de milieu ouvert ont ainsi été définitivement fermés, dont un en cours à Levallois-Perret. Le service territorial d’insertion a subit le même sort, et les 6 unités ont été regroupées.
Nous sommes passés de huit centres d’action éducative (CAE), petites structures, à trois grands services territoriaux d’éducation en milieu ouvert (STEMO) au Nord, au Centre et au Sud du département. Si des économies d’échelle ont pu être réalisées, 45 emplois ont été supprimés entre septembre 2008 et septembre 2010.
A Bagneux, la formation adolescent restauration (FAR) a été fermée, et un centre de réparation et de vente d’objets appelé « La Brocante » à Montrouge a été supprimé. Le nombre d’agents a été diminué puis regroupé à Malakoff.
Il résulte de ces restructurations une diminution considérable des activités proposées aux jeunes et une baisse de leur prise en charge dans les services d’insertion.
A Malakoff par exemple, le centre d’éducation renforcé (CER) n’avait que 14 places pour 208 demandes en 2010.
Les structures d’hébergement ont également été touchées par ces réorganisations. Il ne reste que deux centres dans le département, un à Bagneux, l’autre à Asnières, proposant 19 places. L’un de ces centres serait même menacé de fermeture. L’établissement de placement éducatif et de traitement de la crise (EPETC) de Surennes, qui était un établissement ressource pour les éducateurs lors des gestions de crise, n’existe plus, tout comme le service de placement familial et le service d’hébergement individualisé.
Afin de trouver un hébergement aux jeunes en difficultés, les éducateurs doivent se tourner vers les centres d’hébergements traditionnels souvent saturés et inadaptés à ce type de public. Et les associations agréées ne prennent souvent pas en charge les jeunes de la PJJ faute d’encadrement suffisant.
Les personnels de la protection judiciaire de la jeunesse vivent très mal, avec raison, ces restructurations, et le recentrage de leurs activités sur des jeunes qui font l’objet de procédures pénales, et non plus civiles. Il en résulte que les missions de préventions, fondatrices de la PJJ, ne sont plus exercées. Il en découle également des actions se résumant à des mises en œuvre d’actions immédiates dans le temps d’interventions judiciaires écourtées, les jeunes étant réduits à des actes.
C’est un état des lieux assez inquiétant de notre PJJ que je viens de faire, et qui m’interroge sur les actions de prévention menées dans ce département.
Aussi, j’aimerais savoir si d’autres restructurations de la PJJ des Hauts-de-Seine sont prévues, si d’autres postes et structures sont menacés ? L’Etat va-t-il maintenir les moyens nécessaires à l’ouverture des deux centres d’hébergements de Bagneux et Asnières ?
Enfin, l’Etat va-t-il doter la PJJ des moyens financiers nécessaires au maintien et à l’efficacité des actions de prévention indispensables à notre société".
Vous trouverez également ci-dessous les questions de mes collègues du groupe communiste et citoyen sur l'éducation, la politique de la ville, le CIO, l'APHP de Nanterre, le logement et l'emploi.
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