Pôle universitaire départemental pour les uns, fac Pasqua pour les autres, depuis le communiqué de presse du 3 mai 1993 annonçant l’entrée du projet de Pôle Universitaire des Hauts de Seine dans sa phase de réalisation, ce dossier reste l’un des plus épineux et des plus ruineux des Hauts de Seine.
Aujourd’hui, le PULV reste bien ce qu’il a toujours été : un symbole d’injustice, d’arrogance et de gâchis.
Un projet évalué, à l’époque, à plus d’un milliard de francs (152,5 M€) en investissement… « Des sommes astronomiques jetées dans un projet babylonien » dénonçait déjà le groupe communique et citoyen par la voix de Léo Figuères, Conseiller Général devant l’Assemblée départementale « engageant le département dans une aventure financière risquée et cela pour faire la démonstration hasardeuse que seule la solution de l’université privée peut permettre de répondre aux besoins de l’enseignement supérieur et aux nécessaires relations que celui-ci doit avoir désormais avec le monde de l’industrie et plus généralement de l’économie. »
Pompeusement décrété « Pôle universitaire pour le 21ème siècle », pour original, ce projet l’était avec ses 50 000 m², plus de 58 000 aujourd’hui dont seulement 35% sont utiles à la pédagogie, pour à peine 2565 étudiants alors qu’il en était attendu 5000 étudiants dès l’an 2000.
Malgré deux rapports de la CRC qui ont pointé son coût exorbitant mais aussi sa mauvaise gestion et ses dépenses élevées recommandant, en octobre 96, « de mettre fin, dès que possible à ces diverses incertitudes, de manière à qu’il puisse acquérir dans le respect du droit, une utilité à la mesure de son coût » ; puis, en octobre 2010, indiquant que cet organisme privé ne fonctionnait toujours que « grâce à l’aide massive de fonds publics, c’est-à-dire sans les contraintes financières propres à sa nature juridique. »
Malgré encore l’audit du département et le groupe de travail duquel le groupe communiste et citoyen a été écarté et qui devait vérifier si les efforts annoncés au cours de l’audit étaient réalisés et si, comme elle s’y était aussi engagée, l’Association Léonard de Vinci les poursuivait. Là encore, les informations manquent.
Toutes les majorités de droite qui se sont succédées depuis se sont obstinées à soutenir contre vents et marées un pôle accroché à ses certitudes, lui votant chaque année, sans vergogne et sans aucun contrôle, toujours un peu plus de fonds publics.
Jamais, nous n’avons cessé de dénoncer et d’agir contre ce projet d’université privée, contre le flou qui a toujours entouré sa gestion. Un scandale financier que toutes nos interventions et nos actions ont permis de faire éclater au grand jour et qui, 20 ans après, n’est plus de 152,2M€ mais de près de 600 M€ auxquels, il faut ajouter pour 2013, près de 6,5 M€ de charges de fonctionnement et plus de 2,6 M€ d’investissement.
Patrick Devedjian avait les moyens de porter ce débat devant l’Assemblée départementale, il ne l’a pas fait.
Sans débat, il a fait adopté une nouvelle convention mettant gratuitement à disposition de l’Association Léonard de Vinci, les 58 000 m² de locaux d’une valeur locative de 17,3 M€ en juillet 2011.
Et, en mars 2012, avec sa majorité, il a décidé que la gestion de l’ensemble immobilier du PULV serait assurée au 1er janvier 2013 directement par le Département. Des délibérations qui maintenant passent, pour l’essentiel, en commission permanente, donc adoptées sans débat public.
L’Association continue, aussi, de bénéficier d’une subvention de 5,52 M€, votée en mai dernier, toujours en commission permanente. Catherine Margaté, Présidente du Groupe Communiste et Citoyen le redira, avec force, à l’occasion de la séance du 21 juin prochain, tant d’argent payé par les contribuables des Hauts de Seine pour une école de commerce privée, pour ses filiales financières est inacceptable en regard des besoins.
Inacceptable quand on sait que la subvention départementale « a contribué au financement du secteur lucratif à hauteur de 79 755 € en 2010», Fondation qui a permis un équilibre artificiel souligné par la CRC qui demandait à l’Association, sa dissolution et l’équilibre de son budget sans la subvention du département.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux mêmes questions mais les élus de l’assemblée départementale sont de plus en plus nombreux à s’interroger sur le devenir d’un tel « patrimoine » totalement inutile pour les jeunes et les habitants du département.
Dans l’attente d’une solution pour cet immobilier « pharaonique », pour le groupe communiste et citoyen l’urgence, c’est d’abord, de prendre les bonnes décisions pour que l’argent public revienne au service public et rapidement. C’est une mesure de justice.
Les besoins sont immenses pour l’enseignement supérieur, confronté à de nouveaux défis. L’augmentation importante du nombre d’étudiants n’est pas un handicap, bien au contraire. Notre pays a besoin de davantage de salariés formés, plus qualifiés dans tous les domaines utiles à la société. Immenses aussi sont les besoins pour d’autres secteurs qui sont de la compétence directe du Département, compétence à laquelle vous êtes tellement attaché ces derniers temps.
Le groupe communiste et citoyen demande donc l’arrêt immédiat de toute subvention à l’Association Léonard de Vinci.