Le plan jeunesse annoncé par Nicolas Sarkozy est loin du plan « Marshall » qu'avait annoncé le même homme en 2007. En comparaison avec les 360 milliards d'euros donnés aux banques, les 500 millions d'euros accordés à la jeunesse s'apparentent à un cache misère.
L'extension du Revenu de Solidarité Active « chapeau » aux jeunes de moins de
25 ans est la mesure « phare » de ce plan. La gauche la demandait depuis
longtemps. Mais réserver ce complément de revenu aux jeunes ayant travaillé aux
moins deux ans durant les trois ans écoulés maintient une injuste
discrimination... De plus, la nature même du RSA risque de renforcer la
tendance à développer l'emploi précaire pour les jeunes. Cela, alors même que
34% des actifs de 15 à 29 ans occupent un emploi précaire.
D'autres mesures sont annoncées :
Dans les mots : un « grand service public d'orientation ».
Dans les faits : le Ministère de l'Education nationale a supprimé des milliers de postes de Conseiller d'orientation.
Dans les mots : Le droit à la formation.
Dans les faits : des restrictions budgétaires drastiques dans ce secteur.
Le fossé entre les discours et la réalité ne cesse de grandir. Le doute sur les ambitions de ce plan est donc de rigueur.
A part quelques mesurettes, il n'y a rien de significatifs sur l'aide à l'autonomie de la jeunesse. Rien sur les moyens financiers, qui sont pourtant nécessaires, pour aider aux déplacements des jeunes. Rien sur le combat à mener contre la précarité de l'emploi.
Le Président fait le choix politique de parler fort et de peu donner. Ce n'est pas ainsi que l'on répondra aux aspirations de la jeunesse. Du moins pas à celle qui ne peut se payer le « Fouquet's » pour fêter ses succès scolaires ou professionnels...
La jeunesse attend du réel, du concret. Nous devons la soutenir dans les mots mais surtout dans les faits.