Le blog de Patrick Alexanian

Les jeux sont terminés.

Il nous laisse le rêve et les valeurs olympiques au cœur. Il nous reste les images et les sensations.

Les joies des victoires, telles celles des experts au hand et des basketteuses qui nous ont transporté au travers de suspens et de tension… La victoire ne leur fait pas perdre l’humour ni le sens de l’équipe. Un bel exemple à suivre.

Il y a les Muffat et Aignel qui fendent l’eau et font se croiser l’humilité et le talent. Il y a tant de victoires et toutes sont le fruit de travail et de détermination. Il y a aussi les visages défaits par la chute ou la défaite. Au sport comme dans la vie le succès côtoie toujours la défaite. C’est cela aussi le sport, la vie.

Et disons le, si on peut tirer son chapeau à Bolt qui survole la piste, à Lavillenie qui touche le ciel et à Rudisha qui donne le sentiment qu’il court 800 m tout seul, c’est à tous les sportifs que nous devons le plaisir de ces jeux. Plus vite, plus loin, plus haut. Plus que jamais d’actualité.

Les résultats de la France sont plus qu’honorables, et on de quoi satisfaire, mais au-delà du comptage de médailles, nous pensons aujourd’hui à tous les sportifs, à ceux qui étaient aux jeux comme à ceux qui n’y étaient pas, à tous ceux qui dans les stades, les piscines et les tous les lieux s’entrainent pour le plaisir ou pour se dépasser. Il est là notre réservoir de succès futurs.

Espérons que l’Etat sache entendre ces envies et ces besoins en redonnant un peu de moyens et d’aura au ministère des sports qui avait disparu pendant l’ère Sarkozy.

Enfin, un mot, et le dernier, puisque dans la dure réalité des retransmissions de tels évènements, la concurrence est rude, donnons, une fois n’est pas coutume, une médaille d’or à toute l’équipe de France-Télévision qui a su, avec métier et affection des sportifs et du sport, nous accompagner dans ces aventures.

Sans attendre 2016… En équipe ou en individuel : A vos marques…

La souveraineté nationale n’est pas constitutionnelle !?

Ainsi donc le conseil constitutionnel a tranché. Il donne le feu vert à une ratification du nouveau traité européen sans révision de la constitution.

C’est à y perdre son latin car non seulement "cette règle d’or" impose aux Etats de ne pas dépasser 0.5% de déficit (le traité de Maastricht imposait 3% et on voit où cela nous a conduit !) mais il permet à l’Europe de mettre des sanctions à tout Etat qui y déroge, et plus, il permet surtout à l’Europe d’obliger un Etat membre à mettre en œuvre des politiques y compris contre l’avis des gouvernements nationaux.

En bref, par ces temps, la traduction est on ne peut plus claire. L’Europe pourra donc imposer des politiques d’austérité à tous les pays sans que ni les populations, ni les gouvernements, n’aient leur mot à dire.

Une telle abdication de pourvoir de décision est le contraire de nos institutions, il est aux antipodes des valeurs de notre République.

Inutile de dire qu’accepter un tel diktat, c’est non seulement abdiquer son indépendance mais c’est renoncer de facto à tout changement. Pour un Président et une majorité socialiste qui ont annoncé que "le changement, c’est maintenant", c’est le renoncement avant tout commencement.

En effet, si un tel traité était ratifié, il ne resterait aux gouvernements nationaux que les discours, les décisions seraient, elles, dans les mains de l’Europe qui ne se nourrit que d’austérité. Dans cette lutte constante contre la démocratie que les forces possédantes ne cessent de mener pour faire taire le peuple et rendre obligatoire l’austérité, cette « règle d’or » qui mérite si bien son nom car elle est avant tout une règle pour les riches, est un accélérateur.

Mais il y a toujours un "mais", et heureusement, pour le peuple français qui dans son histoire a su démettre nombre de diktat. La partie n’est pas jouée encore.

Plus que jamais s’impose la seule décision légitime et respectueuse de notre peuple et de notre pays : le référendum.

C’est le simple bon sens, la règle première de la démocratie.

Mais comme toujours, hélas, ce qui est évident ne s’impose pas de soi. Il va falloir que le peuple lui-même dise haut et fort NON à ce déni de démocratie, à cette austérité constante et sans aucune légitimité.

Cela dépend de tous, quelque soit par ailleurs les opinions et les avis sur les chemins politiques à prendre. L’affaire est trop grave pour qu’ensemble nous ne sachions nous rassembler sur nos valeurs, celles qui ont fondées notre République et données force à notre pays.

Journée de pluie, journée de JO

Pendant que l’extérieur était pluvieux, le prétexte était tout trouvé pour passer la journée avec les athlètes…

Evidemment il y a eu les exploits, les médailles, la dernière course gagnée de Michael Phelps, l’homme en or qui quitte les JO en établissant un record ahurissant de médailles d’or à son actif.

Il y a les débats autour des ennuis techniques de la Grande Bretagne en aviron à deux… Bon passons.

Il y a eu aussi ce drôle de concours appelé Omnium fait en 6 épreuves de vélo. Je n'ai pas tout compris des règles, notamment dans la course aux points, mais la course par élimination, elle, est impressionnante. Bravo du coup au Français Bryan Coquard qui a fini en tête de celle-ci.

Il y a des sports où on voit moins l’effort et ceux où on le voit dévorer les hommes et les femmes. Je pense par exemple à la marche sur 20 km. Quel effort, quelle détermination pour aller jusqu’au bout de ses forces. Remporté, à ce qu’il semble, facilement par le chinois Ding Cheng, je garde aussi en mémoire l’écroulement du russe Borchin qui a été au bout du bout. Bravo au vainqueur mais bravo aussi aux perdants.

Mais l’émotion du jour, c’est, pour moi, cette course surréaliste d’Oscar Pistorius, l’athlète sud africain amputé des deux jambes sur le 400 mètres. Qualifié ! Franchement rien à dire d’autres, aucun mot ni phrase ne peut être aussi forte que l’information elle-même. Un amputé des deux jambes, qualifié aux cotés des géants de la course. Tel est le génie des JO, la magie du sport…

Une belle journée pour le sport. Une belle journée pour les femmes et les hommes. Merci à eux…

Attention, ceci n'est pas une pub...

Comme annoncé hier, je propose mes colonnes à des amis qui en profitent eux aussi pour vous faire partager leur coup de coeur ou de colère. Evidemment à eux la seule responsabilité de leurs propos. Comme on dit, si vous aimez dites le moi. Mais si vous n'aimez pas, dites le aussi. Je leur passerai l'info.

Aujourd'hui donc la parole est à Martin Lepers qui a choisi le titre suivant:

Ceci n'est pas une pub pour l'Equipe!

J'ai une amie qui, à chaque fois qu'elle me voit lire l'Equipe, me reproche de devenir "beauf" ; elle pense que "c'est le journal des ...".

Néanmoins, cet été plus que jamais je lis l'Equipe tous les jours, disons que les jeux olympiques obligent. Pour moi qui suis cet événement l'Equipe est un prolongement du plaisir que procurent les exploits, les défaits, les cris de joie, les yeux pleins de merveille des athlètes, la solidarité, l'esprit d'équipe, le respect....

Je peux faire une description longue des bienfaits du sport aux jeux. Bref, c 'est vraiment magique. Voila les vraies valeurs du sport. Tenez! Par exemple ce qui m'a marqué en lisant l'édition du mercredi 1er août, c'est un article dans sa page de grand format "découverte" intitulé " en bleus de travail".

Préparer les jeux, c'est bien, mais il faut aussi gagner sa vie : le lanceur de marteau Nicolas Figére, employé à la SNCF,qualifié pour ses premiers JO raconte sa vie quotidien :"je fais un temps complet...je me lève à 5h45 je suis au bureau de 8h à 16h15"… "Quand j'arrive devant mon casier, je mets mon bleu, bon ben voilà, je suis retombé sur terre. Et puis, le travail, c'est la vraie vie", "car le lancer de marteau ne peut pas le faire vivre sur une année, ça tourne au maximum à deux mille euros de gains, ce n'est pas énorme ". La SNCF lui assure un salaire de 1300 euros mensuel . C'est beau cette mentalité. C'est ça l'esprit du sport et c'est dans l'Equipe.

Bref tous les sportifs ne gagnent pas des millions comme dans le championnat de France de foot qui, à l'image du PSG, offre à un seul joueur dont j'oublie le nom, un salaire de 12 millions d'euros par an. Cela aussi, on l'apprend dans l'Equipe. C'est donc pas si con que cela ce journal?

Martin Lepers

Une journée de folie, une journée olympique.

Ce qu’il y a de bien dans les vacances, c’est le temps. Le temps de choisir ce qu’on fait ou ce qu’on ne fait pas. Oui, ces fameux congés payés, que certains voudraient nous faire trouver trop cher, trop long et trop désuet. Eh bien, disons le franchement, comme vous surement, j’y tiens. Je sais qu’il y a des milliers de choses à faire ou à ne pas faire. Rien que ce choix est un régal.

Cette année, je dois dire que je consacre du temps aux JO. N’étant pas un présentateur télé, je n’userai pas de tous ces qualificatifs bruyants et admiratifs, mais avec eux, je dois dire que la magie est là.

Tellement que pour me replonger dans ces émotions, je décortique le quotidien sportif du matin, qui n’est pas toujours dans ma revue de presse quotidienne. Et je dois dire que c’est du plaisir.

Evidemment, j’ai vibré au judo et à la natation. Je ne citerai pas tous les médaillés. Je veux simplement dire combien au judo le combat et l’effort est visible. Il est communicatif. Comment dans ces conditions ne pas rester bouche bée, devant l’exploit de Gévrise Emane ou le calme assuré et triomphant de Lucie Décosse… La natation est, de son coté, étonnante, ça glisse tellement qu’on en oublie l’effort et on ne réalise vraiment qu’à la fin. De ce point de vue les nageurs et nageuses nous en ont donné pour notre plaisir. Notons d’ailleurs avec insistance que l’équipe de France de natation nous a offert un succès très… paritaire.

Avec Yannick Agnel ou Camille Murat et les relais, tant les hommes que les femmes nous ont porté au sommet. Ah ! Si tous les politiques pouvaient retenir cette leçon de vie et d’égalité.

Bravo donc. A tous et toutes.

Aujourd’hui était une journée faste, Teddy Riner s’est imposé calmement, surement. Un dominateur de grande classe. Il est toujours aussi impressionnant de voir ces costauds agiles et virevoltants. On les voit solidement arrimés à terre et hop, en un tour de main (de jambe le plus souvent) et c’est le renversement.

A peine clos cet épisode que je palpite aux cris de Laure Manodou qui encourage son frère. Ca va tellement vite le 50 m nage libre que le suspens est total avant l’annonce… Et hop le petit frère Florent Manodou est passé du coté des géants et à gagné la médaille d’or.

Mais puisqu’on parle de suspens, je ne peux pas passer sous silence les qualifications fantastiques de l’équipe de basket féminine face à l’Angleterre. On les croit perdues et 5 secondes avant la fin, un panier à 3 points rétabli l’égalité et c’est les prolongations. Pendant celle-ci, c’est toujours dans un mouchoir, tantôt les Anglaises devant, tantôt les Françaises. Et hop ! Encore un 3 points et c’est sur le fil la victoire de justesse, mais gagné avec brio et surtout de la détermination. Un suspens digne d’un grand thriller…

Bref une, des belles leçons de vie. Une journée remplie… Certes, toutes ne seront pas comme celle-ci, car moi aussi je vais prendre le temps de faire un peu de sport (entre autres) mais heureusement il y a les résumés en fin de soirée.

Et puisqu’on est en vacances j’ai décidé de ne pas travailler tout seul et demander à des amis de participer. De temps en temps, je vais leur offrir une tribune libre dans ces colonnes. Si vous aimez dites le moi sinon n’hésitez pas à leur dire.

Le premier sera donc de Martin Lepers, avec le titre provocateur et énigmatique: "Non ce n’est pas une publicité pour l’équipe…"

 A suivre donc…